Il faut créer un deck de 40 cartes à partir de 48 (4 boosters). Il n’y a donc pas beaucoup de « choix » à faire une fois le draft complété car c’est généralement assez évident quelles sont les huit cartes à éliminer du paquet.
Il n’y a pas de limite de couleur en Booster Draft, la stratégie dominante en Draft consiste donc à toujours privilégier les meilleures cartes. Les decks résultants manquent aussi d’uniformité thématique.
Le Card Draw semble extrêmement puissant et nécessaire à sélectionner s’il se présente à nous.
Homebrew Gagnante
Réduction de la taille du deck de 40 à 30
Limite de trois couleurs par deck
La version finale consiste en deux ajustements ultra-simples qui permettent néanmoins de régler pas mal les deux premiers problèmes. La restriction de couleur ajoute un peu de personalité aux decks et la limite de carte abaissée force les joueurs à faire des choix plus réfléchis dans sa construction.
Autres variantes intéressantes
Pour toutes les variantes ci-dessous, la règle du deck à 30 est appliquée.
2+Steel: limite de deux couleurs mais permet toujours l’ajout de cartes steel. Les Steels étant thématiquement plus « vanille » (un peu comme les colorless de Pokémon TCG), leur usage passe-partout comme troisième couleur imposée ne limite pas trop le deck-building.
2-Color-Flex: vous pouvez mettre autant de couleurs que vous voulez dans votre paquet, mais il ne peut avoir que deux couleurs à la fois en jeu. Si vous avez une troisième couleur dans votre main, vous pouvez l’utiliser comme ink OU comme card cycle (défausser la carte puis en piger une autre).
La variante 2-Color-Flex était intéressante car elle diminuait un peu la puissance relative des effets de pige. Toutefois, devoir garder en tête le nombre de couleurs en jeu s’est révélé être trop complexe pour le gain perçu en équilibrage.
Lorcana demeure un jeu vraiment joli et facile d’approche. Ces règles maison me permettent de continuer d’apprécier le jeu dans le format TCG que je préfère. J’espère que certains d’entres vous les apprécierez aussi!
Un ami et moi nous sommes livrés à un DUEL format DRAFT pour le jeu de cartes de Disney Lorcana. C’était l’occasion de faire un p’tit test de ses mécaniques et voir ce que la mouture disnéenne des cartes Magic avait à offrir.
D’entrée de jeu, j’ai beaucoup apprécié mon expérience. Le système de règle, fortement inspiré par Magic, offre quelques innovations importantes qui aident à le distinguer des autres jeux similaires. Ça m’amuse d’ailleurs pas mal comment ils ont fait un effort de renommer certains termes pourtant quasi-universels: « Exert » au lieu de « Tap », « Ready » au lieu de « Untap »… Mais bon, voici les deux mécaniques les plus rafraichissantes, à mon avis:
L’encre
La « mana » est contextualisé par « l’encre » et, contrairement à Magic, il n’existe pas de cartes dédiées au mana. Pour jouer des cartes, le joueur doit d’abord payer leur coût en encre et pour accumuler de l’encre, il doit sacrifier une carte de ses mains. La carte ainsi sacrifiée est révélée puis placée face cachée sur la table. Elle fait désormais partie de la réserve d’encre du joueur.
Cette mécanique ajoute beaucoup à l’expérience:
Elle permet beaucoup de flexibilité aux joueurs, leur permettant de décider après avoir lu la stratégie de l’adversaire quelle carte ils décideront de sacrifier en encre.
Décider quelle carte sacrifier est parfois déchirant et nous demande d’anticiper la direction que prendra la partie. « Tel personnage est vraiment fort mais je ne crois pas que la partie durera assez longtemps pour qu’il soit utile, je vais donc le sacrifier tout de suite! »
Elle permet uniformiser la courbe de mana en début de partie et de presque garantir d’avoir à tous les tours une carte à jouer, plus besoin d’espérer de piger un « land » comme dans Magic quand on est mana starved!
Pas besoin de sacrifier une carte à chaque tour, en effet, on gagne peut-être plus d’encre mais on réduit en revanche la taille de sa main.
L’exertion et le combat
Quand on utilise un personnage pour aller en quête ou pour combattre, sa carte est pivotée sur le côté. On dit alors qu’elle est exerted (les habitués de Magic diront plutôt que la carte est tapée). Seuls les personnages exerted peuvent être ciblés par les personnages adverses pour le combat.
Cette subtilité confère plus de contrôle aux joueurs sur le développement de leur jeu. Ils peuvent décider d’attendre le bon moment avant de « taper » leurs personnages et d’ainsi les exposer au danger.
Donc, c’était fun?
Oui! Mais voilà mes impressions en rafale:
Points forts
L’art des cartes est extrêmement beau. Les réinterprétations des personnages de Disney par leurs artistes sont toujours géniales.
Les innovations du système de règle ajoutent un vent de fraicheur à une formule familière. Les joueurs de Magic peuvent apprendre les règles en un clin d’œil.
Les scènes émergeantes du gameplay sont souvent surréalistes et amusantes. Blanche-neige qui TUE Lucifer le chat? Oui monhomme!
Le rythme de jeu est rapide même pour des joueurs débutants.
Points faibles
En Draft, la limite de couleur d’encre n’a pas besoin d’être respectée. Cela signifie que la meilleure stratégie consiste toujours à prendre les meilleures cartes de sa main quand on construit son deck plutôt que de se limiter à une ou deux couleurs comme dans Magic. Les decks en draft ont donc moins de personnalité que ceux de Magic et apparaissent plutôt comme un mélange éclectique de cartes sans lien thématique.
Toujours en Draft, puisque les joueurs peuvent sélectionner n’importe quelle carte, il devient plus difficile de prédire les stratégies de nos adversaires à la construction des decks et tenter de sélectionner des cartes pour les contrer en amont.
Il faut quatre paquets de boosters par joueur ce qui revient à presque 40$ par joueur. C’est très cher pour une expérience de draft.
Points quelconques
En général, les cartes semblent être un peu plus simplistes que celles de Magic. Elles me font penser aux cartes de Hearthstone en niveau de complexité. Ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose, au contraire, mais dans mon cas je crois que j’aurais préféré un peu plus de complexité.
Ink Discount and card draw are king! Les effets qui font piger des cartes supplémentaires ou qui permettent de jouer des cartes à prix réduit ont été extrêmement forts et utiles pendant la session de draft!
Conclusion
Lorcana est un excellent TCG et je suis honnêtement surpris par le niveau de qualité atteint par Disney. On est habitués à ce que les produits dérivés soient inintéressants, voire insultants mais ce n’est pas le cas ici. Par ailleurs, ça me fait penser à Villainous, la série de Board Games de Disney qui est aussi d’une grande qualité. Y’a pas à dire, ils sont allés chercher de bons concepteurs!
Cela dit, Magic demeure le roi du format Draft. Je vais quand même organiser des sessions à plus de joueurs pour vivre l’expérience totale du drafting de Lorcana mais je n’ai pas l’impression que ça va changer mes impressions.
Ah oui, pis regardez moi ce Kronk que j’ai remporté, y’es-tu pas beau rien qu’un peu?