Au revoir, Ashton St-Joseph!

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2140161/fermeture-ashton-saint-joseph-saint-roch

Lorsque la nouvelle est sortie, j’ai vécu un réel CHOC. Pour moi, la succursale Ashton de St-Joseph était mythique et vivrait éternellement. J’ai quand même beaucoup de souvenirs de ce restaurant là et ce n’est pas seulement pour les (trop) nombreuses poutines de fin de soirée que j’y ai englouties.

Faut dire que Beenox, mon ancien employeur, a déjà été domicilié au 771 Rue St-Joseph, juste à côté de ce resto-là. J’ai travaillé dans ses locaux labyrinthiques pendant quelques années et Ashton était donc devenu un compagnon naturel aux dures soirées d’overtime. Inutile de dire qu’on a fait le tour du menu assez rapidement. Que penser de leurs asssiettes en sauce ou leurs sandwichs au « smoked meat« : ni mémorables, ni bons. Qui prend ça? Je suis pas mal certain que la nouvelle administration vont faire disparaître ces articles dans les prochaines années, mark my words.

Mais saviez-vous qu’ils y servaient à l’époque des déjeuners? Patates, œufs, rôties et bacon: tout le kit! Je l’ai appris à mes dépends lors d’une nuit blanche à travailler sur Quantum of Solace Wii. C’était la seule chose ouverte le matin et ils servaient des déjeuners. Ben voilà, now you know.

Un Food Fight singulièrement Québécois

En 2004 paraissait les aventures de Lucky Luke au Québec dans l’album La Belle Province. On y retrouvait notamment une scène de « chicane de poutine » que j’avais toujours trouvée tirée par les cheveux. Pourtant, elle s’est avérée prémonitoire…

C’était lors d’une St-Jean-Baptiste, il y a plus de dix ans de ça, vers trois ou quatre heures du matin. Le resto était évidemment plein à craquer et pour les habitués de la Fête Nationale de l’époque, inutile de préciser que la clientèle était bien éméchée. Nous avions attendu une bonne trentaine de minutes pour obtenir nos poutines et nous étions partis dévorer notre butin dans la genre de « terrasse intérieure », à l’étage. Nous y étions tranquilles et, fort heureusement, assez discrets.

Notre repas achevait quand ça s’est mis à brasser au rez-de-chaussée: des gens s’invectivent et se bousculent. Ça attire notre attention et on s’approche des escaliers pour voir la poudrière éclater: BATAILLE GÉNÉRALE! Soudainement, les gens se battent pour de vrai. Ils se donnent des coups de poings et ils se lancent de la poutine par la tête. Je peux vous le dire, c’était pas de la p’tite baston: l’entièreté du rez-de-chaussée était à feu et à sauce. Le chaos a même fini par déborder à l’extérieur où j’ai vu un homme lancer une chaise en plastique sur un groupe en pleine empoignade!

Devant cette scène surréelle, nous étions tétanisés. Puisqu’il était impossible de s’échapper de l’établissement sans se risquer à la mêlée et que les guerriers semblaient nous ignorer, nous sommes restés tapis en haut des escaliers. Finalement, c’est la police qui a du débarquer pour mettre fin aux hostilités. C’est à ce moment qu’on en a profité pour filer en douce. Il fallait faire attention pour ne pas glisser sur le sol recouvert de frites et de fromage, gommés par les gallons de sauce sacrifiés en l’occasion de cette bacchanale alimentaire.

Plus sérieusement, le personnel du restaurant était sous le choc et certains même blessés. Au-delà de l’absurdité de la scène, c’était surtout dangereux. Après ces évènements, j’ai toujours gardé une pensée solidaire à chaque fois que j’y retournais pour un repas nocturne. Les gens qui travaillent en restauration 24h pendant les chiffres de nuit… Holy shit vous êtes courageux.

Pour Ashton St-Joseph par contre, il faut dire RIP, tu vas nous manquer!

JAPADOG

À chaque jour, je passais sous son auvent rouge clair . À chaque jour, j’y voyais une file de gens prêts à se régaler de cette fusion inopinée des cuisines japonaises et américaines. À chaque jour, l’odeur caractéristique de la vielle huile de friture tentait de me charmer. Puis, j’ai cédé.

Dès mon entrée, j’étais dérouté par l’imposant menu qui se dressait devant moi. Très exhaustif, c’est à croire que leur chef avait réussi à mettre dans un pain à hot-dog tout ce qui pouvait se manger au Japon. Toutefois, c’est avec un peu de circonspection que j’ai opté pour le numéro 1. Si c’était la tête de file du menu, ce n’était sûrement pas pour rien. Leur chef avait dû conclure que le Kurobuta Mayo était le plat qui représentait le mieux l’âme du restaurant et que j’en aurais la plus honnête des expériences à le choisir. À peine ma commande en take-out terminée, j’étais sorti du restaurant en moins de cinq minutes, même pas le temps d’en apprécier le décors.

Une fois installé chez nous, c’était le temps de passer à l’acte.

Devant une si grosse saucisse, je m’attendais à un genre de plaisir coupable que Kant qualifierait sans doute comme souillure de soi-même par volupté. Mais après le repas, il ne me restait que la souillure. Ma digestion défaillante me faisait regretter cette saucisse trop grasse, noyée d’une mayonnaise sucrée et d’une sauce Teriyaki toutes deux trop généreuses tant elles débordaient par le cul du hot-dog à chaque mordée. Ce cocktail indigeste était coiffé de rognures d’algues et d’un confit d’oignons qui ne goûtaient plus rien, conquis par le reste des saveurs exagérées. Je regardais le dernier bout de mon hot-dog suintant d’une huile brunâtre et j’avais le souffle court, la respiration contrite par l’effort nécessaire à sa consommation. Puis, ignorant tous les signaux de mon corps, je l’avalai. Le hot-dog m’avait coûté presque dix piasses, j’avais pas l’intention de gaspiller.

Après l’expérience, il ne me restait qu’une boule sur l’estomac et une assiette sale.

Quelques jours plus tard, je me demandais combien d’atomes du hot-dog étaient encore en circulation dans mon organisme. Les théories scientifiques les plus modernes affirment qu’il faut en moyenne une dizaine d’années pour que le corps humain ait renouvelé l’entièreté des atomes qui le composent. Dix ans, encore dix ans à attendre pour la certitude d’être libéré de cette tare qu’est le JAPADOG.

L’arrogance naïve de l’homme qui n’avait pas connu JAPADOG.

Saucette à Victoria

Lorsque nous avions planifié notre séjour professionnel à Vancouver, Amélie et moi avions eu la bonne idée de prévoir une semaine de vacances au courant de laquelle nous serions libres de quitter notre quartier général pour explorer ses alentours. Ça tombait bien, ces vacances allaient également servir à célébrer mon anniversaire! Nous avons donc opté pour la ville de Victoria, charmés par ses airs européens et son insularité, logée au sud de l’île de Vancouver. Mais voilà qu’à quelques jours de notre départ, la nature vint nous remettre à l’ordre: nous sommes tombés malades. Nous étions terrassés par un rhume contre lequel nos systèmes immunitaires, ramollis par la quarantaines, n’étaient pas aptes à affronter. C’est donc la gorge endolorie et les sinus congestionnés qu’on dû, entre deux quintes de toux, se rendre à l’évidence qu’il valait mieux se reposer et de tout annuler. C’était pas du p’tit rhume là, ça nous a pris un peu plus d’une semaine pour nous en remettre! Heureusement tout n’était pas perdu, nous nous tournions vers la prochaine opportunité de voyager: la longue fin de semaine de Thanksgiving!

Voyager en même temps que l’halloween qui pousse!

C’est donc le neuf octobre que nous partions vers Victoria. Dans ce parcours intermodal, nous allions prendre le métro, l’autobus, le traversier et puis une fois de plus l’autobus. Frugaux, nous avions opté pour ce trajet d’environ quatre heures pour économiser un brin, la facture totale revenant à moins de 100$ à nous deux, aller-retour, pas pire bargain. Les autobus étant à deux étages, nous avions l’impression d’être un peu en visite guidée, le trajet sur l’île de Vancouver étant agrémenté par les couleurs d’automne et les quelques champs de citrouilles prêtes à être cueillies. Il faut savoir qu’il n’y a pas de traversier qui fait de liaison directe entre Vancouver et Victoria. C’est pourquoi il faut sortir de la ville en autobus pour se rendre à Tsawwassen puis Swartz Bay sur l’autre rive, deux localités aussi mémorables que leur nom.

Notre traversier se nommait rien de moins que le Coastal Celebration. Un nom tapageur qui contrastait bizarrement avec son aménagement prosaïque et son ambiance morose. Ambiance qui d’ailleurs ravivait en moi d’anciens souvenirs de jeunesses où nous bravions en famille le fleuve St-Laurent à bord du Camille-Marcoux qui assurait la liaison Baie-Comeau / Matane. Dans les deux cas, il fallait tuer le temps…

Cela dit, nous pouvions profiter d’un décors plutôt agréable. À la mi-parcours, nous sillonnions à-travers plusieurs petites îles décorées de coquettes maisonnettes et de phares. Un décors pittoresque duquel je nous sentais parfois trop près – le navire si proche qu’on en frôlerait certaines côtes. Nous voulions sortir dehors prendre quelques photos mais cette journée-là il ventait à écorner les bœufs. À voir les coiffures ruinées des touristes qui se risquaient au selfie sur le pont, nous avions bien faits de restés blottis à l’intérieur.

THE EMPRESS

Une fois rendus à Victoria, nous avons découvert une mignonne petite ville fort sympathique. Plus achalandée qu’à l’habitude, elle était animée par son demi marathon annuel ainsi que Thanksgiving. Notre toute première activité, pour célébrer mon anniversaire, consistait à prendre l’Afternoon Tea au prestigieux hôtel The Empress! Nous célébrâmes donc mes 34 années d’existence en mangeant de divines bouchées et en sirotant le thé tiré d’une toute délicate porcelaine de Chine décorée aux goûts de George VI et Elizabeth première! J’ai appris à aimer cette dispendieuse gâterie où l’on passe l’après-midi à discuter et où l’on porte une attention toute particulière aux plaisirs de la vie. Quelle chance nous avions! Après ce repos bien mérité, nous marchions lentement vers notre hôtel, sous la pluie et le son de la cornemuse – comment faire plus British?

L’afternoon tea, passe-temps préféré des Québécois à la fibre monarchique! 😉

Le lendemain, nous voulions apprendre à connaître Victoria. D’abord son centre-ville, caractérisé par des édifices de briques ne dépassant jamais le deuxième étage. Il ne fallait pas marcher trop vite au risque de le manquer! Non, sérieusement, le cœur de Victoria est tout petit. Même son Chinatown, le deuxième plus vieux d’Amérique du Nord, ne s’étend que sur quelques blocs reliés par la plus étroite rue du pays: la Fan Tam Alley. Tout ça donne des airs de mignonne petite bourgade à Victoria où il semble faire bon vivre. Cela dit, pour du tourisme, on comprend pourquoi la ville n’est recommandée que pour de courtes escapades puisqu’on en fait le tour plutôt rapidement.

Pour ce qui est de ses charmes européens ou historiques, si je dois concéder la beauté du Fairmont Empress et du parlement, situés au cœur du Inner Habor, je ne pouvais m’empêcher de penser à Québec qui m’est apparue comparativement d’autant plus grandiose. J’haïs ça de sonner comme si je disais « ouin bin chez nous cé mieu! » mais si je devais conseiller un touriste de la ville de Québec, je lui recommanderais d’abord la découverte cosmopolite de Vancouver et sa périphérie de charmes naturels avant de lui parler de Victoria.

En conclusion, faire un voyage dans un voyage (méta-voyage?) était une excellente idée. L’air frais de Victoria nous a bien ragaillardis et si une fin de semaine suffit à en découvrir les attractions principales, j’aurais bien apprécié une journée de plus pour sortir de la ville et découvrir notamment les célèbres Butchart Gardens situés plus au nord! Ça ne sera que partie remise!

Sur ce, je vous laisse sur des photos ainsi qu’une vidéo chambranlante du cornemusiste téméraire qui chassait la pluie avec son art:

Observation de Vancouver

Un ti-gars de cheu nous! Prêt à prendre d’assaut la côte-ouest!

En temps normaux, si j’apprenais que ma conjointe devait se rendre à Vancouver et y demeurer deux mois pour le travail, je me serais préparé à un douloureux amour à distance. Cela dit, de cette époque qui a révolutionné le travail à distance, j’ai plutôt décidé de l’accompagner. Ainsi, à Vancouver comme au Québec, je pourrai continuer mon habituel Work From Home avec cela de merveilleux que j’en profiterais pour découvrir une ville quasi-mythique. Ô oui, mythique, rien de moins: personne ne reste indifférent aux charmes de Vancouver et dans mon entourage il n’existe que deux types de personnes: celles qui l’ont visité puis adoré et celles qui rêvent de la visiter. Me voilà donc heureux de pouvoir faire connaissance avec cet emblème de la côte-ouest canadienne.

J’ai la chance d’habiter au plein cœur de la péninsule de Vancouver dans le quartier de Yaletown. On ne pourrait être plus au cœur de la ville: le quartier est reconnu pour ses multiples gratte-ciels mélangeant condos, appartements et bureaux d’affaires ainsi que son coût de la vie exorbitant. Notre appartement en témoigne de lui-même: blotti au 23e étage des Telus Garden, cet humble trois et demi ne demande que la modique somme de 800,000$ en échange de sa propriété. Inutile de dire que nous avons la chance de rester dans un quartier duquel nous n’aurions normalement pas les moyens et que notre expérience de Vancouver en sera forcément teintée.

Ses restaurants

Une chose qui m’a frappé dès mes premières journées était l’incroyable quantité de petits restaurants qui parsèment les rues du centre-ville. Toutes les cultures de la ville se rassemblent autour de la bouffe pour offrir une diversité déconcertante à celui qui veut se remplir l’estomac. Puisque pour moi la bouffe est l’aspect le plus important d’un voyage, c’était évident que j’allais essayer un maximum de ces restaurants dont les effluves inondent l’air de la ville.

D’la bonne CROQUE

Et maudit que c’est BON. En tête de file, c’est d’abord la population asiatique qui s’illustre: Chinoise, Vietnamienne, Coréenne, Thaïlandaise et Japonaise, toutes ces cuisines (et plus encore) sont représentées autant par les plus humbles des p’tites shops que les restaurants les plus huppés de la ville. Particulièrement pour la nourriture Japonaise que je connais bien, on retrouve de tout: curry, sushi, donburi, tempura, kaiseki, ramens, karaage et Tonkatsu, tout y est. Je regrette toutefois comment le porc du Tonkatsu m’est apparue de moins bonne qualité que ce qu’on retrouve au Japon et au Québec mais cela ne m’importe que si peu, au fond, puisque c’est tellement bon et réconfortant. Y’a rien qui bat de la bonne Croque – ou même la Croque-molle quand elle se présente en sauce.

Bon, j’insiste un peu trop sur la cuisine Japonaise, on me pardonnera, j’habite dans la même construction que Jinya Ramen et de l’autre côté de la rue il y a Obentoya qui me permettent de rapidement assouvir mes pulsions affamées. Profiter de l’heure de lunch pour se prendre une Bento-box avec de la croque? Yessir.

Je prendrai le temps d’écrire un peu plus sur les nombreux restaurants, les belles découvertes et les amères déceptions – surtout les déceptions parce que c’est toujours plus drôle de toute façon. En plus j’habite à côté de JAPADOG, va bien falloir que j’ose l’essayer éventuellement.

L’identité architecturale

Se promener sur la péninsule de Vancouver nous permet d’apprécier une certaine harmonie dans l’architecture de ses gratte-ciels. Si je compare à d’autres grandes villes telles que Montréal ou Tokyo, Vancouver se distingue par ses bâtisses qui intègrent presque toutes un peu de turquoise et beaucoup de verre. On ajoute à cela le chant des goélands et autres bruits de la mer et Vancouver prend des airs… balnéaires? Cet effet est d’autant plus fort quand on s’attarde à sa ceinture montagneuse et l’omniprésence de l’eau qui nous donne l’impression d’habiter au cœur d’un grand terrain de jeu naturel.

D’un autre côté, cette cohérence architecturale me donne parfois l’impression d’une certaine fausseté, ou d’une ville qui s’est développée que trop récemment. L’éclectisme de Tokyo, par exemple, contribue à faire de chacun de ses arrondissements quelque chose d’unique.

Je trouve donc la ville belle et même ludique ce qui la rend particulièrement agréable à découvrir. Cela dit, difficile pour moi de ne pas vivre un certain malaise quand je marche sur les trottoirs immaculés du Pacific Boulevard quand il se joue à quelques centaines de mètres de là un véritable…

…Drame humain

C’est en marchant vers l’est du quartier de Gastown que Vancouver dévoile son côté sombre. Désormais tristement célèbre, la rue d’East Hastings est reconnue pour sa très forte concentration de misère humaine. Et il suffit de la croiser ne serait-ce qu’une ou deux fois pour comprendre: la rue a de quoi choqué même le plus enhardi des citadins. On y voit par dizaines des gens assis, couchés ou repliés sur eux-mêmes, certains déambulent lentement, la posture avachie. Leurs traits sont tirés, fatigués et souffrant. Ils se soulagent en s’injectant leur fix ou même en se passant la pipe à crack. La consommation de drogues se fait ici à ciel ouvert et l’on s’y habitue tellement qu’elle en devient banale. L’ambiance y est glauque puisque même la mort y règne, littéralement: j’ai même vu des ambulanciers embarquer sans urgence le corps inerte d’une autre victime anonyme de cette crise d’opioïdes. Crise pour laquelle la pandémie n’a évidemment rien fait pour en alléger les supplices. J’y repense et j’en ai encore l’estomac noué. Impuissants face à de telles circonstances, on finit par éviter le quartier pour s’en épargner.

Cette réalité est d’autant plus choquante par son contraste avec le reste de la péninsule qui suinte de richesse spéculative et de condos hors de prix. Si ce jeu de contrastes existe dans presque toutes les métropoles, c’est bien à Vancouver qu’il prend des proportions sombrement exagérées.

Privilège

Après un peu plus d’un mois de vie sur la côte-ouest, je ne peux que m’estimer chanceux et privilégié de vivre une telle expérience. C’était la première fois que je prenais l’avion depuis la pandémie et je compte bien profiter de ce changement d’air pour conclure l’année 2021 sur une note innoubliable. Vancouver est une ville active et d’une grande beauté qui semble néanmoins indifférente à sa misère.

Un blog en 2021

C’est une idée qui m’est venue lors d’une nuit sans sommeil. Couché dans des draps rendus inhospitaliers par leur chaleur, j’étais incapable de mettre en veille mes songes pour m’endormir. J’étais animé par de vielles pensées envahissantes: « t’aime ça écrire, tu devrais écrire plus, hey, t’aimait ça participer à ton groupe d’écriture, pourquoi t’a arrêté? En tout cas, ça te ferait sûrement du bien de te remettre à l’écriture… ». Bref, ça tournait en rond pas mal.

Et puis l’illumination m’apparut: je pourrais démarrer un blog! Même si j’étais convaincu qu’il y avait quelque chose de passéiste dans l’idée d’un blog en 2021, c’était bien ce dont j’avais envie. Une place pour écrire et partager sur les multiples passions qui m’animent: les jeux vidéo et son industrie, la philosophie, les sciences et finalement l’écriture elle-même. Tout ça sans prétention ni même d’aspiration, je me laisserais mené au gré de mes humeurs, tout simplement.

Mais s’il n’y a là rien de bien révolutionnaire, c’est qu’il faut savoir que d’écrire sans attente n’est pas pour moi anodin.

Je me souviens encore, il y a de ça une dizaine d’années, je lançais le blog « Gameplay First » pour y écrire de façon trop sérieuse et académique sur la conception de jeux. Je caressais naïvement le rêve de devenir une référence francophone en la matière pour finalement laisser tomber le projet, écrasé sous le poids de mes attentes frustrées.

Cette fois, j’approche l’exercice de façon bien plus humble et intime. Je n’ai l’ambition que de renouer avec les joies d’une écriture libre et éclectique qui n’est embourbée d’aucune stratégie de branding personnel ni d’ambitions de renom. J’espère juste arriver à faire sourire ou réfléchir ne serait-ce qu’une poignée de curieux qui, perdus sur Internet, se retrouveraient ici.

Ah… Pis en plus c’est ma fête fait que je fais ce que je veux.