Lorsque nous avions planifié notre séjour professionnel à Vancouver, Amélie et moi avions eu la bonne idée de prévoir une semaine de vacances au courant de laquelle nous serions libres de quitter notre quartier général pour explorer ses alentours. Ça tombait bien, ces vacances allaient également servir à célébrer mon anniversaire! Nous avons donc opté pour la ville de Victoria, charmés par ses airs européens et son insularité, logée au sud de l’île de Vancouver. Mais voilà qu’à quelques jours de notre départ, la nature vint nous remettre à l’ordre: nous sommes tombés malades. Nous étions terrassés par un rhume contre lequel nos systèmes immunitaires, ramollis par la quarantaines, n’étaient pas aptes à affronter. C’est donc la gorge endolorie et les sinus congestionnés qu’on dû, entre deux quintes de toux, se rendre à l’évidence qu’il valait mieux se reposer et de tout annuler. C’était pas du p’tit rhume là, ça nous a pris un peu plus d’une semaine pour nous en remettre! Heureusement tout n’était pas perdu, nous nous tournions vers la prochaine opportunité de voyager: la longue fin de semaine de Thanksgiving!

C’est donc le neuf octobre que nous partions vers Victoria. Dans ce parcours intermodal, nous allions prendre le métro, l’autobus, le traversier et puis une fois de plus l’autobus. Frugaux, nous avions opté pour ce trajet d’environ quatre heures pour économiser un brin, la facture totale revenant à moins de 100$ à nous deux, aller-retour, pas pire bargain. Les autobus étant à deux étages, nous avions l’impression d’être un peu en visite guidée, le trajet sur l’île de Vancouver étant agrémenté par les couleurs d’automne et les quelques champs de citrouilles prêtes à être cueillies. Il faut savoir qu’il n’y a pas de traversier qui fait de liaison directe entre Vancouver et Victoria. C’est pourquoi il faut sortir de la ville en autobus pour se rendre à Tsawwassen puis Swartz Bay sur l’autre rive, deux localités aussi mémorables que leur nom.
Notre traversier se nommait rien de moins que le Coastal Celebration. Un nom tapageur qui contrastait bizarrement avec son aménagement prosaïque et son ambiance morose. Ambiance qui d’ailleurs ravivait en moi d’anciens souvenirs de jeunesses où nous bravions en famille le fleuve St-Laurent à bord du Camille-Marcoux qui assurait la liaison Baie-Comeau / Matane. Dans les deux cas, il fallait tuer le temps…
Cela dit, nous pouvions profiter d’un décors plutôt agréable. À la mi-parcours, nous sillonnions à-travers plusieurs petites îles décorées de coquettes maisonnettes et de phares. Un décors pittoresque duquel je nous sentais parfois trop près – le navire si proche qu’on en frôlerait certaines côtes. Nous voulions sortir dehors prendre quelques photos mais cette journée-là il ventait à écorner les bœufs. À voir les coiffures ruinées des touristes qui se risquaient au selfie sur le pont, nous avions bien faits de restés blottis à l’intérieur.

Une fois rendus à Victoria, nous avons découvert une mignonne petite ville fort sympathique. Plus achalandée qu’à l’habitude, elle était animée par son demi marathon annuel ainsi que Thanksgiving. Notre toute première activité, pour célébrer mon anniversaire, consistait à prendre l’Afternoon Tea au prestigieux hôtel The Empress! Nous célébrâmes donc mes 34 années d’existence en mangeant de divines bouchées et en sirotant le thé tiré d’une toute délicate porcelaine de Chine décorée aux goûts de George VI et Elizabeth première! J’ai appris à aimer cette dispendieuse gâterie où l’on passe l’après-midi à discuter et où l’on porte une attention toute particulière aux plaisirs de la vie. Quelle chance nous avions! Après ce repos bien mérité, nous marchions lentement vers notre hôtel, sous la pluie et le son de la cornemuse – comment faire plus British?

Le lendemain, nous voulions apprendre à connaître Victoria. D’abord son centre-ville, caractérisé par des édifices de briques ne dépassant jamais le deuxième étage. Il ne fallait pas marcher trop vite au risque de le manquer! Non, sérieusement, le cœur de Victoria est tout petit. Même son Chinatown, le deuxième plus vieux d’Amérique du Nord, ne s’étend que sur quelques blocs reliés par la plus étroite rue du pays: la Fan Tam Alley. Tout ça donne des airs de mignonne petite bourgade à Victoria où il semble faire bon vivre. Cela dit, pour du tourisme, on comprend pourquoi la ville n’est recommandée que pour de courtes escapades puisqu’on en fait le tour plutôt rapidement.
Pour ce qui est de ses charmes européens ou historiques, si je dois concéder la beauté du Fairmont Empress et du parlement, situés au cœur du Inner Habor, je ne pouvais m’empêcher de penser à Québec qui m’est apparue comparativement d’autant plus grandiose. J’haïs ça de sonner comme si je disais « ouin bin chez nous cé mieu! » mais si je devais conseiller un touriste de la ville de Québec, je lui recommanderais d’abord la découverte cosmopolite de Vancouver et sa périphérie de charmes naturels avant de lui parler de Victoria.
En conclusion, faire un voyage dans un voyage (méta-voyage?) était une excellente idée. L’air frais de Victoria nous a bien ragaillardis et si une fin de semaine suffit à en découvrir les attractions principales, j’aurais bien apprécié une journée de plus pour sortir de la ville et découvrir notamment les célèbres Butchart Gardens situés plus au nord! Ça ne sera que partie remise!
Sur ce, je vous laisse sur des photos ainsi qu’une vidéo chambranlante du cornemusiste téméraire qui chassait la pluie avec son art:

Munro’s Books, superbe librairie 
EN AUTOBUS, WHEEEEEE! 
L’empress! 
L’entrée de Fan Tam Alley 
C’était étroit ok? 
Fan Tam alley, in the morning 
Un repas dignement irlandais? 
Autre genre de repas